Victor Hugo disait : “La mélancolie, c’est le bonheur d’être triste.” Il n’y a pas de meilleure phrase pour décrire le nouveau single d’Adèle. “Hello” reprend soigneusement la formule des titres de l’opus “21″ avec une grâce propre à la chanteuse. On pensait qu’elle tournerait la page et se dirigerait vers quelque chose de plus enjoué, de plus lumineux, mais il n’en est rien. La ballade nous parle d’une rupture mal vécue, d’une recherche d’excuses pas totalement assumées, dans un environnement presque totalement en marge avec la société actuelle. Nous vivons dans un monde où tout va trop vite, où tout file trop fort, on en oublie de ressentir les choses. Mais ce n’est pas le cas pour Adèle et ce, même après 28 millions d’opus vendus. Le décor est froid, la photographie est superbe, Xavier Dolan la sublime, mais elle reste cette madame tout-le-monde, pleine de doutes, d’hésitations, qui cherche encore et toujours à rassembler des petits bouts d’elle. Le single est un cri du cœur, comme il en existe des milliers d’autres. C’est ce qui fait sa force. Une sorte de gros plan sur ce que beaucoup vivent tous les jours sans avoir l’audace de le montrer. Une façon de se rebeller contre toutes les choses que le temps n’arrive pas à guérir, même quand il vous est promis qu’il le fera.
Le titre pourrait avoir le défaut d’être un poil répétitif. Mais là encore, on lui pardonne aisément cet aspect dans l’attente de l’opus “25″. C’est comme finir la première page d’un roman de Virginia Woolf et ne pas du tout avoir envie de le lâcher avant d’en arriver aux dernières lignes.