Après la polémique autour de “Michael”, il y a 2 ans, tout le monde redoutait plus ou moins un nouvel album posthume de Michael Jackson. Le marketing du nouveau projet est cependant plus intéressant et transparent que celui de la première édition où les fans reprochaient notamment  à Sony d’avoir pris un sosie vocal sur 3 à 4 titres du disque. Sur “ Xscape” chaperonné par L.A REID –fraichement de retour sur le label – on a droit à 17 titres, 8 démos originelles ainsi que  des remix de Timbaland, Stargate, ou encore Rodney Jerkins ( principal artisan de  ” Invincible”). Le premier single “Love Never Felt So Good” bénéficie d’un traitement de faveur vu qu’il a une 3ème version en compagnie de Justin Timberlake, un poil plus disco pour bien faire le lien entre la légende de la pop et la nouvelle génération.

Sur le papier donc, Xscape est un album assez cohérent lancé par un single plutôt sympathique. Love Never Felt So Good écrite en 83 par M.J pour Jonny Mathis est tout ce qu’il y a de plus frais et groovy: un titre entrainant et classieux qui a l’avantage de pas paraitre désuet même 30 ans après sa création. On se passerait sans soucis du duo simulé avec l’ex N’sync, mais la version studio 2014 est une des plus réussies du disque. Timbaland qui est aussi le principal producteur sur la nouvelle version du disque- vu qu’il gère 4 titres à lui tout seul- en fait un peu trop pour le coup. On lui pardonne cependant assez aisément vu que ses versions de ” Chicago” et de “ Loving You” sont aussi bien plus réussies que les originales. En réalité, ce sont les 2 moments qu’on a envie de sauver sur ce projet qui manque clairement de saveur. Ce n’est pas qu’il est mauvais, mais on dénote une absence de ” soul”. Les producteurs ont été confrontés à  un exercice très difficile: celui de faire ce qu’ils auraient imaginé qu’M.J aurait voulu en 2014. Malheureusement, la plupart des démos ne sont pas réellement jugeables car ce ne sont que des démos qu’il n’avait pas encore finalisé, une bonne partie d’entre elles traine sur la toile depuis plus de 10 ans et chose la plus importante: il n’y a pas apposé sa “patte“. Blue Gangsta est sympathique avec son petit coté film d’action.

La plupart des pistes vocales  sont vieilles et datées –comme si on n’avait pas osé les retoucher– trop moyennes pour être retravaillées, avec des ajouts de samples et d’ad-libs pour insuffler une touche de Michael Jackson à  l’ensemble.  Il en résulte une véritable déconnection qui ne rend ni hommage à la discographie de Michael Jackson, ni au travail des producteurs qui a été assez titanesque. C’est juste un carnet de titres radiophoniques établis par le label pour se remplir les poches.

Le souci qu’il pose reste cependant le même : est ce que Michael Jackson de son vivant aurait pu faire un travail qualitativement plus intéressant? Pas sûr, mais ça aurait certainement été plus humain, plus vivant. Et ça il faut bien le dire, ça n’a pas de prix.

Triste Réalité !

12/20.