C’est donc plus ou moins officiel maintenant. L’album de Mariah Carey existe, on peut respirer, elle n’a pas fait que se gaver de verres de vin en studio, elle enregistre bel et bien de nouvelles chansons. La chanteuse qui est en couverture du magazine américain Billboard de cette semaine a confirmé que le projet devrait sortir avec une exclusivité digitale comme Beyoncé. Il sera suivi ensuite d’une sortie physique. Si beaucoup de sites évaluent au 12 mai, rien ne nous est encore réellement confirmé sur la date de sortie réelle du disque.
Billboard fait exprès de ne pas nous le préciser en ajoutant que M.C se prépare à proposer une sortir à la manière de Beyoncé.
C’est un peu incohérent de prime abord parce que tout ce qui faisait la “magie” de la méthode de l’ex Destiny’s Child, c’est qu’elle n’a rien dit. Le 13 décembre, elle a fait trembler la planète musicale grâce, ou à cause, principalement du secret.
Là, il n’y a plus réellement de secret, on nous dit qu’on aura une surprise, quelque chose cloche quelque part. On sait que Mariah nous proposera un album dans les 2 semaines à venir et qu’elle a réussi à décrocher une exclusivité iTunes. Il n’y a rien d’original là dedans mais elle pourrait en bénéficier.
Les enjeux
C’est à dire qu’aujourd’hui, à ce stade de sa carrière, Mariah intéresse relativement peu de monde. Elle a 44 ans, une image un peu désastreuse et la plupart des jeunes n’ont pas connu ses grandes années musicales. Le fait de dire aux gens “Mariah Carey” – qui es un nom qu’on connait mais qu’on a pas forcement beaucoup entendue récemment- a fait comme Beyonce qui a cartonné avec sa méthode il y a quelques mois peut donner envie aux gens d’aller soutenir son projet ou alors aux petits jeunes de soutenir sa musique.
Elle peut, en fait, bénéficier d’une partie de la frénésie médiatique qu’a créé Beyoncé en sortant son album car tous les sites parleront de sa sortie en disant qu’elle ressemble à celle de Bee. Ca peut etre quelque chose d’inespéré pour elle car ses singles n’ayant pas marché (et elle le reconnait dans l’interview du Billboard), la méthode classique aurait sans doute fait que l’album passe inaperçu.
En s’agrippant à Beyoncé, elle se donne les moyens de toucher un plus large public. Cependant, la stratégie peut être dangereuse parce que ça sous-entend aussi qu’elles seront comparées au niveau des chiffres, de la qualité de l’opus, des clips… Oui. Parce que Beyoncé a vendu aux gens 14 chansons et 17 clips pour 15 dollars ou euros. Il y a cette dimension d’opus visuel. Chez Mariah, le visuel est la faiblesse, alors comment réussira t-elle à gérer cela ? Autre détail très important : le fait que Beyoncé a beaucoup repris les codes des artistes urbains indé et s’est volontairement éloignée de la chanteuse R&B/Pop classique qu’elle est. C’est expliqué plus longuement ici mais on retrouve cette envie de contourner ses codes dans tout et y compris dans le choix de singles “Drunk In love” et “Xo”. Ce sont des arguments qui ont énormément joué sur la perception du projet par le grand public et qui ont fait en sorte que des gens qui n’écoutaient pas ou plus Beyoncé se mettent à le faire : on est en droit de se demander si Mariah y a pensé avant de se lancer dans cette aventure.
C’est plaisant de voir qu’on aura un nouvel album de Mariah d’ici quelques jours, une des meilleures nouvelles de ce mois mais le marketing autour reste un peu flou, tâtonnant, voir désespéré et c’est bien dommage.
Triste réalité !