Il y a de cela un an, lors de sa participation au show télévisé Duets sur la chaine NBC, Robin Thicke avait décrit cette opportunité comme étant une manière de se faire connaitre du grand public « Blanc ». De ses propres mots, ces derniers ne connaissaient pas grand-chose ou rien de sa discographie hormis son succès « Lost Wihout You » et de manière assez naturelle, cet état de fait l’emmerdait. A ce moment-là, personne n’aurait pu prévoir que seulement quelques mois après cette déclaration, il se retrouverait propulser au sommet des charts avec le public gros tube de l’année 2013. Même pas lui, même pas le public et encore moins les fans qui le suivent depuis ses débuts.
Love After War, son dernier album en 2011 avait été un échec magistral malgré son excellente qualité et à la première écoute de “Blurred Lines“, il n’y avait absolument rien qui prédestinait la chanson à devenir l’énorme carton qu’elle est devenue. Pourtant, le titre a mis à genoux les radios et classements du monde entier, allant jusqu’à devenir le titre le plus diffusé de l’histoire aux U.S.A. Colossale reconnaissance donc pour Thicke et son label qui ont décidé de ne surtout pas rater le filon.
En effet, si « Blurred Lines » a été un succès totalement inattendu et en cela mérité (car la chanson reste de bonne facture), le reste de l’album est un peu moins frais, du moins, clairement plus calculé. Mais là encore une fois, Robin nous avait prévenu en présentant d’avance le projet comme étant son « moins personnel ». Globalement, l’auteur-compositeur-chanteur de grand talent qu’il est, est mis en retrait au profit de producteurs plus en vogue, histoire de lui décrocher d’autres petits tubes internationaux. C’est ainsi qu’on y retrouve Dr.Luke, Timbaland, ou encore Will.I.A.M, des noms qu’on aurait jamais cru voir il y a encore seulement un an, accolés au son du crooner. Les associations aussi différentes les unes des autres nous donnent un opus résolument léger mais malheureusement assez peu consistant. De fausses influences funk noyées dans un son electro fin,bientôt bourrin, comme le montre le faible second single ” Give It 2 U” ou encore le répétitif ” Feel Good” qu ‘on doit au leader des Black Eyed Peas . Heureusement, le chanteur reprend quelques fois les rennes de son projet, ce qui nous donne des titres bien sympas comme ” Get It In The Way, ” Ooh La La” , la sensuelle ” For The Rest Of My Life” et bien sur “ The Good Life”. Une chanson assez touchante où il retrace non sans grâce , son parcours et ses différentes galères depuis le début de sa carrière.
Avec le succès du premier single de ce projet, il aura réalisé son rêve, faire une entrée fracassante dans l’histoire de la musique américaine. “Blurred Lines” est cependant, le second plus mauvais projet qu’il propose avec son album ” Sex Therapy” en 2009 où nous faisait la même expérience vers le hip hop. C’est quelqu’un a qui a beaucoup de mal a existé et à s’exprimer artistiquement derrière d’autres personnes ( producteurs, artistes) . Vivement donc qu’on le retrouve au creux d’un projet qui aura émergé de son seul, unique et brillant cerveau.
11/20.