Sex And The City : Des prestigieuses rues de New-York au mauvais goût d’Abou Dhabi.
Chronique d’une sucess story en déclin..
Inspirée d’une flopée de nouvelles semi–autobiographiques de Candace Bushnell, Sex and The City est sans aucun doute l’une des séries télévisées les plus marquantes de ses 20 dernières années. La romancière américaine brossait un portrait plutôt réaliste de 4 amies trentenaires, célibataires venues trouver l’âme sœur dans les rues de New –York. On allait donc voir des millions de fans dans le monde s’attacher et partager les aventures de : Carrie, journaliste, tenante d’une rubrique dans laquelle elle dissèque les relations hommes-femmes, Charlotte, galeriste naïve et romantique, Miranda, avocate cérébrale et cynique et Samantha, attachée de presse, dévoreuse d’hommes. Un cocktail charmant et caustique qui prendra fin en 2004 au bout de la sixième saison.
L’histoire aurait pu s’arrêter là. A la manière d’Ally Mc Beal ou de Friends, on aurait pu voir la série rentrer au panthéon des légendes du petit écran sans jamais faillir ni se laisser discréditer par quoi que ce soit. Mais c’était sans compter sur l’appétit vorace de Michael Patrick King et de ses actrices qui durent découvrir non sans effroi les méfaits du chômage. Ainsi s’empressèrent-ils de livrer un semblant de scénario au premier producteur Hollywoodien venu.
4 ans après, on retrouvait dans les salles Sex and The City le film, une superproduction blockbustérisée où rien qu’à partir des clinquantes affiches, l’on pouvait déceler l’étonnant manque de gout des stylistes censés vendre les milliers de marques de vêtements qui avaient bien voulu soutenir les 5 compères. On y allait d’ailleurs inquiet car si Kim Catrall,Kistrin Davis & Cynthia Dixon ont des jeux suffisamment bons pour se permettre d’être gourmandes, l’actrice principale, à savoir Sarah Jessica Parker, aurait dû avoir plus de réserves au vu des performances d’une catastrophique constance qu’elle a su livrer partout où elle a pu paraitre depuis ses suspects et incompréhensibles débuts de carrière. Bien heureusement pour elle : petits déjeuners en Prada, robes de mariée Christian Dior, tout y passe et c’est plus ou moins tout ce qu’on retient ou préfère retenir au vu du scénario assez improbable et risible qui nous est livré. L’esprit de la série semble s’être totalement envolé au profit d’un racolage ordurier initié pour faire plaisir tant aux adolescentes qu’à la ménagère de 50ans. D’ailleurs, ces dernières en auront pour leur argent vu que le film se ferme sur le fameux mariage entre Mister Big et Carrie BradShaw. Une sorte de « Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants » de 2 heures, une série réaliste réduite au rang de simple conte par la machine hollywoodienne.
Là encore, on croyait, on espérait une fin. Carrie, Miranda, Charlotte, mariées, Samantha, l’accro du sexe, en plein dans la cinquantaine. Que pouvait-il nous raconter de plus (si on admet bien sûr qu’il nous avait déjà raconté quoi que ce soit dans le premier film) ? C’est là que l’esprit de Monsieur King a de nouveau su nous surprendre.
Les principaux oubliés de Sex and The City 1 étaient les gays, du moins on ne les avait pas assez clairement mis en exergue : Sex and The City 2 allait être un prétexte pour le faire. Le film paru en 2010 s’ouvre sur un mariage affreusement longuet, pavé de tous les clichés possibles : En tête d’affiche Lisa Minelli reprenant « Singles Ladies » de Beyonce. Si malgré les nombreuses recherches, personne ne sait comment elle a fait pour s’embarquer dans une telle galère. La sénilité partielle a souvent été évoquée pour justifier cette prestation bien que ce ne soit étonnamment pas là qu’on retrouve le pire du film.
Parmi les grands moments fantasmagoriques de la production de Michael, on retrouve une femme de 50 ans et plus généralement la réelle déchirure d’un couple de quinquagénaires au sujet d’un baiser d’une seconde donné à un inconnu au cours d’un voyage à Abou Dhabi.
Un Abou Dhabi, employé lui aussi à tout et n’importe quoi. Tous les musulmans sont des fanatiques obscènes qui ne comprennent rien à la flamboyante liberté sexuelle de la femme américaine dans le monde de King. Résultat, Samantha (Kim Catrall) va exorciser ces fous d’Allah en leur agitant une boite de préservatifs.
Mieux encore, lors d‘une rencontre avec les femmes de la ville où on est censé voir l’envers du décor, les 4 amies vont découvrir que sous leur Hijaj, ces dames portent tout comme elles des robes de grande marque. Une révolution en haute couture témoignant du navrant manque d’inspiration du scénariste qui prétend vouloir donner des leçons avec une héroïne principale masochiste. Le comportement de Carrie ne diffère en effet aucunement de celui de la femme soumise à son mari et ce malgré ses onéreuses Louboutins.
On se retrouve à force d’arguments pseudo-féministes avec une pluie de gags plutôt gênants pour la gent féminine, les idées et l’humour ayant pointés aux abonnés absents.
Un second volet cette fois en totale traîtrise envers l’esprit de la série et qu’on retiendra comme l’un des pires films de l’année 2010 avec en prime le pire premier rôle. Une fois n’est pas coutume, la dévotion de ses 3 amies n’a pas aidé Sarah Jessica Parker à livrer quelque chose de correct à l’écran. On en est même arrivé au point tragique où chacune de ses apparitions se révélait être une douleur pour le spectateur de sorte que l’annonce récente d’un Sex and The City 3 pour l’année prochaine est devenu un argument de poids dans la croyance en la fameuse prédiction des Mayas.
Triste Réalité !