Sheila n’a pas toujours été la mamie un peu gâteuse, mais sympathique qu’on nous présente dans les médias français. Son répertoire n’est pas constitué que de chansons kitsh totalement dépassées et agaçantes ( vous les copains, je ne vous oublierai jamais etc..) qu’on nous rabâche sans arrêt dans les publicités télévisées. La chanteuse a une grosse carrière et un succès international à la fin des années 70’s. C’est d’ailleurs l’une des seules chanteuses françaises à a avoir connu un vrai succès international.
C’est un tournant qu’elle prend après une décennie de succès et en pleine vague du disco, elle crée le groupe Sheila B.Devotion où elle est accompagnée de 3 danseurs noirs et reprend à son compte les codes de la musique américaine. Le public européen plébiscite les titres “Love Me Baby” ou “ Singing In The Rain”. C’est alors qu’elle décide de conquérir le marché américain et fait donc appel à l’un des groupes mythiques de la musique noire américaine de l’époque. Il s’agit bien sur du groupe Chic, avec Bernard Edward et Nile Rodgers. Les 2 artistes acceptent de travailler avec le jeune française pour l’album “King Of The World” qu’ils produisent et réalisent entièrement. L’opus sort en 1980.
Il est composé de 8 titres qui se baladent entre le disco, le R&B et le funk. Ce sera un succès mondial avec 5 millions de ventes dans le monde… mais pas de hits au Hot 100 américain. Le but de Sheila qui est d’asseoir une popularité aux USA n’est pas atteint avec ce disque, mais elle rentre néanmoins dans les charts R&B américains avec la chanson” Spacer“.
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Si le titre est un succès mondial, le grand public américain n’accroche pas. En revanche, elle fait une entrée remarquée dans les charts R&B, vu qu’elle atteint la 28e place avec le titre. Une sacrée performance pour une chanteuse blanche, mais en plus une chanteuse française. Les seules autres françaises qui feront aussi bien sont les Nubians près de 20 ans plus tard.
Sheila a donc un succès R&B, appuyée par Nile Rodgers et le son du groupe ” Chic”. C’est un album qui lui permettra d’avoir plus de liberté d’un point de vue artistique, même si elle se sépare de ses 3 danseurs noirs juste après la sortie du disque. Un disque servira en fait de laboratoire à l’opus éponyme de Diana qui sort quelques mois plus tard et signe un carton mondial.
Toutefois, obsédée par l’envie d’être reconnue aux USA, elle persistera et finira par avoir un mini tube populaire après la mort du disco. En 1981, elle se tourne vers un son pop/rock et propose “Little Darling“. C’est son dernier projet international, et il se classe à la 49e place du hot 100, des charts principaux américains cette fois. Elle devient la seconde chanteuse française à le faire après Edith Piaf.
Vocalement, elle n’a pas du tout une voix extraordinaire. Elle n’est clairement pas au niveau, mais elle a eu le chic de savoir s’entourer pour cet opus, qui reste sacrement bien produit.
[Focus]Les Nubians – Makeda : un classique nu-soul engagé et toujours actuel.