Après les dossiers sur la BlackMusic et notamment le dernier édito, voici un documentaire qui revient sur l’histoire du R&B/Hip Hop des années 80’s à nos jours. Il explique bien la désincarnation du message et de la profondeur de la soul au profit d’un son mainstream pop que Whitney Houston a notamment incarné. C’est un document intéressant, car il revient sur toute cette période de transition entre le hip hop, la soul et la pop. On montre bien pourquoi le public R&B n’aimait pas Whitney et comment des icônes comme Mary J Blige et Bobby Brown sont ensuite nées pour la musique noire.
1.Le contexte social des années 80’s, Whitney Houston et son succès phénoménal qui ne touche cependant pas une grande partie de la communauté noire. Ils ne s’y reconnaissent pas.
On comprend bien que le fait d’avoir des chanteurs façonnés pour le public “blanc” n’était pas bien vu encore dans les 80’s avant de devenir la norme aujourd’hui. C’est aussi ce qui rend pour le public international incompréhensible le rejet de certains artistes pop mainstream ( Rihanna, Jason Derulo etc..) par le public R&B noir, car ils n’ont jamais connu que ce coté pop mainstream et n’ont pas toujours connaissance des fondements même de la musique noire américaine.
2.L’exposition de MJb, la fusion des genres, l’insertion du “GhettoFabolous” et de la Newjack dans le mainstream. Mary devienne l’une des voix qui s’adresse enfin au public noir américain.
3. Beyonce et de la domination de la blackculture sur le mainstream.
C’est documentaire pertinent pour bien revivre toute cette période, même s’il y a des oublis. En effet, il n’est pas complet. Tout est recentré sur MJB et on oublie l’apport de R.Kelly, de Janet Jackson, de Teddy Riley, de Jodeci et notamment des TLC. C’est un défaut qui fait que l’histoire n’est pas retracée de manière précise, mais les fondements, les soucis sociaux et la structure est fidèle à la réalité. Une réalité mise à mal par l’actualité récente comme on a pu le voir.
A la fin du documentaire, un des intervenants dit “ce ne sont plus les artistes noirs qui doivent changer pour plaire, c’est l’inverse qui se produit” et c’est exactement ce qui s’est passé, sauf que ça tend à devenir dangereux pour l’essence même de cette musique aujourd’hui, car il reprennent les codes visuels, le son poppisé, et rien d’autre. Les artistes noirs des 25 ans dernières années ont vécu sur un modèle inédit dans l’industrie qu’il faut maintenant repenser.
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La prochaine fois, on évoquera les 60-70’s, la période qui a précédé l’exposition de ce genre musical au mainstream.