La critique d‘Ollusion d’Omarion par Musicfeelings fut dure, à la hauteur de la médiocrité de ce projet; mais 4 ans après avec “Sex Playlist”, Omarion, qui a traversé mille et un déboires après avoir été mis à la porte de son précédent label, nous propose un opus plus mature, plus travaillé. Dj Mustard est en fait le seul producteur réellement à la mode qu’on retrouve sur ce projet, façonné aux cotés d’Eric Hudson (surtout) mais aussi de Tank, et de l’équipe Pop and Oak, qui lui a offert le très bon “You like It“. Ce titre est une des premières chansons extraites de cet album, qu’on a écouté il y a quelques mois, et utilise parfaitement un sample du classique de El Debarge.
L’opus porte bien son nom, un condensé smooth et fluctuant de slow jams bien langoureux et porté par un Omarion bien plus en forme vocalement que d’habitude. C’est un garçon assez particulier, vu qu’il a un timbre reconnaissable mais n’a pas de marque vocale précise. De manière plus explicite, quand il chante, on sait que c’est lui mais c’est tellement scolaire, voire fade la plupart du temps, que ça ne percute pas plus que ça l’auditeur. C’est une des raisons qui rend la discographie des B2K si insipide mais aussi une des choses qui font que sa carrière solo n’a en réalité jamais réellement explosé. Sur cet opus cependant, ce défaut est moins présent, surement parce que les titres ont été plus policés, conçus comme des tailleurs pour sa personnalité vocale. On pourra commencer par parler du très superbe “Deeper“, que lui écrit James Fauntleroy, ou encore des chansons “Work” et “The Only One”, minimalistes mais parfaitement efficaces. Il dit les paroles les plus crues de la manière la plus innocente au monde, on en oublierait qu’on parle de sexe, tellement c’est parfaitement susurré. À cet effet, “Show Me”, où il est accompagné de Jeremih, pourrait faire un parfait single, tout comme “The Only One”, dont le refrain est tout simplement infectieux. Du coté des titres plus rythmés, les collaborations, l’une avec Chris Brown et Jhéné Aiko et l’autre avec Rick Ross (B.O.S.S), font l’affaire et s’incluent dans cet album sans encombres. Un opus qui ne révolutionne rien, parfois un peu lent, mais surtout un projet qui se dévoile au fil des écoutes, s’écoute sobrement, un bon album de R&B et surement le meilleur de sa carrière, même s’il n’a actuellement pas la reconnaissance qu’il mérite dans les charts.
14.5/20.