Et maintenant? C’est la question qu’on se pose après l’élimination du Cameroun hier soir au premier tour de la coupe du monde de Football, au Brésil, à l’issue du match contre la Croatie. Ils ont été battus 4 buts à zéro. Bras tendus vers le ciel, yeux baissés, les Camerounais joueront la partie de l’honneur contre le pays organisateur la semaine prochaine mais le coeur n’y est clairement plus. Le masque est tombé, et le retour à la réalité est assez violent. Il faut dire que ce n’est cependant pas une surprise. Ca fait plusieurs années que le pays – qui fut une de plus grands nations du genre- a du mal a retrouvé un niveau décent. Les scandales s’enchainent, les deceptions les emboitent et les résultats eux pointent toujours aux abonnés absents.
On fait face à un manque réel de renouvellement mais surtout il n’ y a aucun esprit d’équipe. Le respect des joueurs pour leurs couleurs, et les maillots qu’ils sont censés portés au plus haut, se sont totalement éludés. Si certains en doutaient encore, le geste d’Alexandre Song l’a parfaitement mis en exergue au cours de la rencontre d’hier. Ce jeune homme a oublié qu’il était dans une compétition mondiale, portait les couleurs de toute sa nation, pour se fourvoyer dans une espèce de corps-à-corps personnel, profondément ridicule mais surtout ingrat et égoïste. Il n’a pas pensé aux millions de Camerounais assis devant leur petit écran et pour qui cette compétition signifie bien plus qu’un jeu. Il n’a pas pensé à ses coéquipiers, à l’esprit de groupe, il s’est contenté de se soumettre aux instincts primitifs de son traitre d’ego. Autre exemple, la bagarre entre Assou-Ekotto et Moukandjo en plein match.
Pourquoi ça se passe comme ça? Parce que c’est ainsi qu’ils fonctionnent tous. La soi-disante équipe camerounaise est en réalité une association d’individualités et si ça peut faire quelques fois illusion au niveau national, au quartier comme on dirait communément, à l’international ça donne ce que ça a donné tout à l’heure, à savoir, une fessée mémorable.
Il est temps de revoir non seulement l’importance qu’on donne ses joueurs mais aussi de les mettre face leurs responsabilités. Que faire des 56 millions qu’ils ont insolemment demandé avant de partir? Que faire du fait qu’ils aient mis tout un pays en otage en menaçant de ne pas décoller pour finalement – une fois l’argent empoché– nous humilier et ne penser qu’à eux? Que faire d’Eto’o fils qui s’est dépêché de nous écrire une lettre ouverte pleine de bons sentiments pour découvrir 2 jours près qu’en fait il n’était pas capable de jouer? Méritions-nous ce véritable pugilat? Ce sont les questions sur lesquelles le monde sportif camerounais devra réfléchir dans les semaines à venir. Il est crucial de doser la priorité accordée aux footballeurs tant que la mentalité des joueurs n’aura pas changé et ce pour leur propre bien. L’ alchimie, le bonheur de partager le ballon ensemble qui avait été autrefois notre force n’existe plus.
Ce constat est d’autant plus consternant que le Cameroun a eu l’occasion de briller dans d’autres disciplines sportives sans tous les avantages des footballeurs. On pourra évoquer le cas de Françoise Mbango double championne olympique de saut en longueur qui a du quémandé à maintes reprises des fonds pour simplement acheter ses équipements. Elle n’a jamais été soutenue et s’est finalement décidée à porter les couleurs de la France. Et si on investissait moins sur le foot et qu’on donnait la chance à d’autres disciplines d’être mises en valeur? Et si on arrêtait de louer ses joueurs qui nous méprisent pour prendre le temps de s’occuper des basketteurs, des judokars, des handballeurs , des sprinteurs, ou encore même des nageurs. C’est peut être à ce moment là, qu’on retrouvera une vraie équipe de foot, de gens disposés à jouer pour l’amour du pays, pour la rage et non pas simplement pour se faire voir, et empocher l’argent des fonctionnaires qu’on ira par la suite “faroter” à 2 ou 3 prostituées en boite de nuit.
Triste Réalité !
*Cet article est un encart pour cause de coupe du monde*