Après 25ans de complicité qui ont donné lieu à de grand albums tels que Innamoramento,Anamorphosée et le très injustement déprécié Avant que l’ombre. Mylene Farmer a laissé tomber son compagnon Laurent Boutonnat le temps d’un 8 eme opus. A la place , Red One , Moby – qu’elle ne lache plus depuis 2007- et le groupe Brittanique Archive se sont retrouvés pour polir le son de l’indétrônable diva de la chanson française et le moins qu’on puisse est que le résultat est assez mitigé.
Si on veut bien lui pardonner et rapidement oublier les 2 imbécilités de Red One ( Oui mais non et Lonely Lisa) qui n’ont absolument rien à voir avec l’esprit de l’album et qui sont des réédits version discount de tout ce que le producteur a fait depuis 2008: les collaborations avec le groupe Archive peinent à réellement convaincre.
En effet, bien que les productions soient de qualité :on peine à voir l’alchimie entre les anglais et chanteuse et en cela leurs 3 Titres (Leila, Light Me Up, Diabolique Mon ange) brillent plus par leur coté inachevé qu’autre chose.
Moby est donc le seul qui brille réellement sur l’opus et pour cause: il ne change pas grand-chose à l’esprit Farmerien. Il ne serait effet pas présomptueux d’affirmer que le producteur américain s’est mangé l’entière discographie la belle rousse – pour laquelle il doit avoir le plus grand respect- sur laquelle il a ensuite décidé de passer un léger coup de chiffon pour étayer les nombreuses rides qu’elle accumulait depuis quelques temps.
C’est à dire que Moby est un peu une sorte de Botox injecté au son Farmer :Il y a aucune prise de risque ou de réelle surprise de sa part le long des 6 titres qui lui sont confiés. Il exécute le travail qu’un Bouttonat aurait effectué s’il ne s’était pas perdu dans l’espace-temps – au 19ème siècle plus précisément- pendant la réalisation de son film Jacquou le croquant. Des productions aériennes pour la plupart sympathiques qui s’enfilent parfaitement avec la voix de la chanteuse ( Bleu Noir, N’aies plus d’amertume ) mais qui ne devraient pas plus que ça marquer notre époque car bien évidemment toujours assez estampillés fin 90’s/debut 00’s- chanteuse de variété oblige- mais surtout remarquablement mal écrites.
Si Farmer n’a rien perdu de sa petite et particulière patte vocale, son véritable grand talent – à savoir sa plume- semble lui définitivement enterré à l’image des textes terrifiants de ridicule tels que Moi Je Veux, Diabolique mon ange , Lonely lisa ou encore Inseperables qui sonnent comme des devoirs de français d’un élève de CE2. A se demander si c’est la même chanteuse qui fut à l’origine de merveilles telles que Pourvu qu’elles soient douces ?Enfin Bleu noir est musicalement parlant, un grand coup de fusil dans l’eau car même si on l’on voit qu’il y a de l’idée, la canadienne garde ses fondamentaux et ne montre aucun vrai accomplissement en terme de renouveau.
En même temps, sachant qu’elle a écoulé 140.000 exemplaires ( Ciara ne fera pas ce chiffres en fin d’exploitation de son album aux usa!) de son album en une seule semaine en pleine crise du disque en France, on ne peut que la comprendre.
Pourquoi à l’aube de la cinquantaine se casser la tête à se repenser musicalement quand on sait que de toutes façons, que notre image – aussi vielle et calculée soit elle– nous assurera toujours le succès?
Triste Réalité!
10/20.