2ans après « 19 » qui lui avait valu d’excellentes critiques partout dans le monde. La chanteuse Adele (toujours aiguillée par le duo Rick Reeves et Paul Ethworth) propose » 21 » ,, qui en donc est la suite logique, logeant les bacs européens depuis 2 semaines et déjà qualifié par beaucoup comme étant celui de la consécration.
On entre avec 21 dans un univers toujours un peu tiraillé, résolument sombre à l’image de sa couverture, et pour le moins surprenant pour une chanteuse de 21ans. La jeune britannique prend pour excuse son magnifique et puissant timbre de voix afin de nous exprimer des visions souvent un peu banales et convenues de l’amour et de ses chagrins : Et ça fonctionne !!
On se laisse prendre à son jeu des 7 erreurs empreint de mélancolie, de musicalité et riche en maturité.
Rolling Down The Deep, d’une efficacité redoutable, laisse place à un Rumor Has It à l’ambiance soul/bluesy subtilement saccadée mais surtout parfaitement inspirée. Le titre pétille, et ça fait plaisir vu qu’à son crédit, l’on se doit de rappeler son unicité. Il est en effet le seul titre réellement rythmé de l’opus. Tout de suite après lui, Adele emprunte le chemin de la ballade pop « classique » jouant aux chaises musicales pour les influences au gré de son humeur. Un exercice qui bien que compréhensible – il faut bien élargir son public– se révèle finalement assez risqué la menaçant de tomber dans une sorte de tiédeur auquel elle n’échappera finalement pas si bien que ça.
Si l’on sauve volontiers les 3 grands titres du long medley qui tire cet album vers sa fin : « Set It On Fire «, La très belle reprise de The Cure « Love song» et le grandiose « One and Only ». Force est de constater que les influences country de » Don’t You Remember », la soul très « AliciaKeysienne » de » Take It All » & « He Won ’t Go » sont loin de faire honneur à l’extraordinaire talent vocal de la chanteuse, qui s’emmêle à trop vouloir faire couiner au fond des chaumières.
Cependant, globalement, l’album reste de bonne facture. Le second single Someone Like You clôt le projet avec une somptueuse élégance, suffisante pour donner envie de croire en l’avenir de cette fille, qui si elle décidait de totalement s’éloigner des sentiers battus pourraient réaliser des merveilles.
21 se consomme comme un bon chocolat noir, avec ses petits inconvénients, son léger gout amer, mais (comme toujours), la sensation de plaisir l’emporte sur le reste. On a hate de voir à quoi ressemblera « 23 » ?
16/20.